Esther McAlister

 « Car le ciel est courbe, et la Terre est ronde. »
La magie est partout, depuis toujours. Du moins en a-t-il été ainsi pour Esther, jeune fille courageuse élevée dans les Highlands, bercée par tant d'histoires de brave Résistance et de combats dignes des plus grands Dieux. Désormais évadée de sa région natale, son arrivée en France ne l'a pas détournée de ses rêves ni de ses idéaux pour autant.

Esprit libre et audacieux, entre pleine nature et toits des faubourgs, ses parents auraient bien été en peine de l'empêcher de s'envoler. Déjà si jeune, la gamine restait introuvable le plus clair de son temps libre. Facilement sociable, mais préférant la solitude de son imagination, il n'était en effet pas rare de la voir courir à travers champs à la sortie des cours, où les enfants moldus peinaient la plupart du temps à suivre sa pensée lunaire.

Malgré cette identité fort apparente, Esther restait et reste une enfant sage. Une enfant gentille, douce. Elle aime l'odeur du thé quand elle se lève le matin, le bruit du bois de la maison qui craque, ou celui de l’eau sur le toit. Elle aime la couleur du ciel d'orage et l'odeur de la terre après le passage de la pluie.
Mais elle aime aussi aider sa mère au jardin et son père à la cuisine, et plus particulièrement narguer ses deux grands frères, maîtres dans l'art de l'emmerdement mais depuis peu largement dépassés par l'inventivité et la subtilité désarmante de leur cadette.

« Si tu rouspètes, j'te donne au vent. »
Elle l'a tellement rencontré qu'elle l'accueille désormais avec un rire franc et harmonieux. Ainsi, parfois boudeuse et contrariée, il n'est jamais bien difficile de changer son humeur. Physiquement, elle a tout de la gamine qu’on voit dans toutes les cours d’école. De longs cheveux châtains, qui tendent à s'assombrir avec le temps, encadrent son visage souvent souriant et tombent en cascade jusqu'au creux de ses reins. Ses yeux bleus engloutissent avidement tout ce qui lui est donné de voir. Ses fins sourcils, si expressifs, communiquent sans mal chacune de ses pensées ou états d'âme. Une petite bouche aux lèvres fines et bien dessinées éclaire inlassablement ses traits d’un sourire malicieux, réhaussé d’une petite fossette au creux de la joue droite.

Enfin, des vêtements très disparates habillent son corps encore menu, quoique dynamique: vieilles tenues, sweats, jeans ayant appartenu à ses frères, ou bien shorts, salopettes et autres jolis t-shirts, souvent dans des tons de bleu ou de jaune. Rien de trop féminin en revanche. Du moins, rien qui serait susceptible d'entraver ses mouvements et de compromettre une envie soudaine de cavaler on-ne-sait-où.

En fin de compte, c’est une enfant joyeuse et robuste qui s’apprête à prendre place sur les bancs de Beauxbâtons, avec le coeur sur la main et des étoiles plein les yeux.